Défendre les bergers ou défendre les loups ?
Moutons portant atteinte à la Wilderness
Un loup vient d'être abattu au col du Lautaret par des lieutenants de louveterie. Le journaliste Bruno Clément a consacré à cet événement un reportage qui n’a pas plu à tout le monde. Un jeune berger a réagi sur le net avec des propos clairs et énergiques et sa réaction a été largement commentée sur les réseaux sociaux. Pourquoi tant d’intérêt?
Je
constate que le berger, avec sa barbe et son béret basque, a le look qui
convient. Il représente la tradition (on dirait qu'il sort d'une ancienne carte
postale). Mais son éloquence n’a rien de folklorique. C’est un berger
néo-rustique, classique et moderne à la fois, qui pourrait inspirer une
collection de Ralph Lauren. Dans son hyperréalisme bucolique (c'est un
berger exemplaire, paradigmatique), il concrétise les fantasmes écolo-pastoraux
qui traversent, mélangés à des rêveries de wilderness, l’imaginaire
contemporain. Il préfigure une tendance. Il l'anticipe.
D'où la prophétie suivante : défendre les loups est chic (il faut être des
ploucs, désormais, pour ne pas aimer les loups). Mais défendre les bergers,
d'ici peu, sera encore plus chic.
Texte tiré du blog de l’anthropologue Sergio Dalla Bernardina :
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