jeudi 29 avril 2021

Musique : les fantômes de l’Opéra Garnier


 

     Bon Entendeur invite Sofiane Pamart à l'Opéra de Paris


Après “I Love to Love”, le trio de musique électronique Bon Entendeur apporte de nouveau son soutien à la culture musicale meurtrie. Pour le clip d’"Alba", second single de leur prochain album – dont la sortie est prévue le 25 juin –, les trois hommes ont invité Sofiane Pamart, le pianiste favori des rappeurs francophones. Il joue sur un piano à queue au cœur de l’Opéra de Paris…

Voici le lien   pour le clip "Alba" (2021) – Bon Entendeur et Sofiane Pamart :

https://www.youtube.com/watch?v=kfzDMDSGcU0&t=2s

 Découvrez "Alba", la collaboration entre Bon Entendeur et Sofiane Pamart à l 'Opéra de Paris

S’il est un pur produit du Conservatoire, Sofiane Pamart a l’habitude de prêter son toucher virtuose à des musiciens contemporains. Particulièrement féru de rap, il a déjà composé pour le Belge Scylla, pour le très engagé Médine, mais aussi pour Guizmo, Kery James, Vald ou encore Gaël Faye (par ailleurs romancier : je vous conseille son premier roman, Petit pays)


 Dans l’enceinte majestueuse de l’Opéra Garnier (quelques étudiants en ont vu en classe des extraits du documentaire d’Arte consacré à l’opéra Garnier) Sofiane Pamart est aujourd’hui l’invité de Bon Entendeur pour le titre “Alba”, une balade aérienne et élégante accompagnant les pas précis de Marion Gauthier de Charnacé, danseuse du Ballet national de Paris. Le clip, bijou de sobriété et d'émotion tourné en noir et blanc – et signé Alexandre Birsa – invite à la transgression, alors que la danseuse pénètre par effraction dans l’Opéra fermé, tentant d’échapper au regard du veilleur de nuit. Minuit, le prochain album de Bon Entendeur, sera disponible à partir du 25 juin.

 

« Un opéra pour un empire », sur Arte : Charles Garnier et son palais conçu pour les élites de l’Empire Par Renaud Machart  Le Monde 30 janvier 2021

Un très intéressant documentaire, aussi sérieusement informé qu’aimablement divertissant, revient sur la longue construction de l’institution lyrique parisienne.

L'Opéra de Paris - l'intérieur

On le prend pour une grosse cerise conçue pour couronner le majestueux et long gâteau qu’est l’avenue de l’Opéra ; pour un bâtiment lourd et boursouflé parodiant les modèles anciens ; pour le lieu d’ancrage de l’élite sociale : ce sont quelques-uns des reproches, croyances et parfois justes critiques qu’attire le théâtre lyrique conçu par Charles Garnier (1825-1898).

Mais, en fait, le Palais Garnier (construit sur une période de quinze années) a été décidé avant le percement ordonné par Napoléon III au baron Haussmann, préfet de Paris, de l’avenue qui le relie au palais des Tuileries – sur un terrain biscornu, exigu et dans un quartier qui n’avait rien de rutilant. Si elle témoigne, en de nombreux points, de références et révérences à des bâtiments antérieurs, la nouvelle institution lyrique voulue par l’Empereur est un prodige de technicité et d’ingénieux faux-semblants : derrière la pierre de taille, sous sa coupole et ses balcons s’organise un vaste réseau de structures d’acier, technologie de maîtrise encore récente.

Enfin, commandé comme un joyau destiné à aimanter la curiosité, l’admiration, les jalousies et les imitations internationales, le bâtiment sera réceptionné par la IIIRépublique, qui fera volontiers sienne la théâtralité de ce lieu de sociabilité, conçu pour les élites de l’Empire, pour sa représentation mondaine, aussi – sinon plus – importante que les représentations lyriques qu’il accueille.

Un opéra pour un empire, documentaire de Patrick Cabouat, coécrit avec Stéphane Landowski (Fr., 2020, 89 min).

 

BTS Métiers de la mode: silhouettes sophistiquées ou romantiques...

 

La transparence s'invite dans les collections printemps-été 2021 à travers des silhouettes sophistiquées ou romantiques.

Si chaque été, les collections font la part belle aux pièces transparentes, cette année, elles se déclinent en version sophistiquée ou romantiques. Chez Balmain, lors d’un défilé qui mixait glamour scintillant et tailoring, Olivier Rousteing présentait un tout nouveau monogramme, que l’on retrouve en version strass sur une jupe en tulle associée à un top aux épaules pagode, caractéristiques de la maison. Dans un même état d’esprit, la première collection de Matthew M. Williams croisait esprit couture et tailoring et références aux sous-cultures que ce soit street, club ou skate comme son look composé d’un short taille basse et buggy en satin lacéré accompagné d’un bandeau noir et d’un top transparent minimaliste. Chez Chanel, Virginie Viard évoque avec nostalgie la vie des actrices, de leur quotidien aux célèbres tapis rouges dans une collection qui jongle avec le dramatique et la légèreté comme en témoigne une robe bustier drapé agrémenté d’une jupe en mousseline. Une sophistication que l’on retrouve chez Saint Laurent, à travers des silhouettes racées conçues par Anthony Vaccarello comme une robe noire asymétrique tout en transparence.

Pour Miuccia Prada, l’été chez Miu Miu se veut sportswear et pragmatique mais aussi féminin et précieux, un paradoxe qui se retrouve dans une silhouette composée d’une robe en soie, d’un top à sequins et d’un short rouge. Chez Dior, Maria Grazia Chiuri célèbre les intellectuelles, auteures et poétesses et notamment Virginia Woolf, Simone de Beauvoir et Susan Sontag, avec des silhouettes romantiques aux couleurs pastels et passées qui évoquent le préraphaélisme anglais. Pour présenter sa collection Gucci, Alessandro Michele faisait appel au réalisateur Gus van Sant pour une série intimiste  qui célèbre le quotidien de Silvia Calderoni dans une robe nuisette transparente. ­Avant de céder sa place à Kim Jones à la direction artistique des collections femme, Silvia Venturini célébrait les moments familiaux avec une collection Fendi tout en poésie et en délicatesse, les silhouettes aériennes mais structurées rappellent les tenues que l'on porte lors des vacances estivales en famille. Sur le Lido de Venise, ce sont des mannequins au pas déterminé et à l’allure combative, qui incarnent une collection Rick Owens futuriste où des silhouettes à la carrure architecturale s’accompagnent de pièces légères, fluides et transparentes. Pour Dsquared2, c’est une collection tout en sobriété et simplicité à l’image d’une petite robe noire en mousseline transparente. 

Chez Valentino, le romantisme est de mise et se décline dans des couleurs vives comme cette sublime robe rouge éthérée toute en grâce et en légèreté. Pour Casey Cadwallader, chaque collection Mugler est l’occasion de célébrer le corps de la femme, à coups de pièces ajourées ou alors de combinaisonset bodys seconde peau comme cette création chaire et translucide ornée de strass. Chez Alberta Ferretti, comme chez Dior et Gucci, on retrouve des créations féminines romantiques d’inspiration lingerie inspirées de la nuisette. Enfin chez Jil Sander et Emporio Armani, minimalisme et style épuré sont de mise avec des robes longues d’une grande sobriété.