mardi 6 avril 2021

ECRITURE PERSONNELLE : Méthode et conseils

 

L’écriture personnelle en BTS suit la synthèse. 

Son sujet est inspiré par le thème abordé dans le corpus.

L’écriture personnelle en BTS n’est pas :

  • Un test de tes connaissances : on ne vous demande pas de tout connaître et surtout de tout dire sur ce thème
  • Un simple et rapide exposé d’une demi-page de votre opinion personnelle (« moi je pense que oui parce que… » )
  • Une dissertation de 5 pages ou plus
  • Une sorte de résumé des textes proposés dans le corpus
  • Un résumé de votre synthèse.

En revanche, c’est :

  • Une prise de position sur une question qui fait débat
  • La construction d’une opinion personnelle
  • Une réponse argumentée et personnelle à la question posée
  • L’utilisation habile de vos connaissances
  • Un recours modéré au corpus et avec insertion de quelques références
  • Un écrit structuré et entièrement rédigé

Il faut construire un raisonnement, une argumentation solide, justifiée et illustrée. On ne prend définitivement position que dans la conclusion.

Le temps imparti pour l’écriture personnelle en BTS 1 h à 1 h 15. Le temps imparti est donc assez court. Par conséquent, on ne vous demande pas de rédiger une dissertation de quatre pages : l’introduction et la conclusion doivent être rapides. On attend une Ecriture Personnelle de 2 à 3 pages, intro et conclusion comprises.

Les compétences évaluées pour l’écriture personnelle en BTS

  • Le respect des contraintes de la langue écrite (prenez quelques minutes pour vous relire : je reponctue une phrase, je supprime telle ou telle faute d’orthographe…)
  • la formulation d’une réponse personnelle à la question
  • la rédaction d’un point de vue argumenté
  • une réponse à la progression cohérente
  • l’utilisation d’une culture acquise, fondée sur des exemples et des références adaptés et précis.

L’écriture personnelle en BTS c’est :

  • Un écrit argumenté, structuré, enrichi par votre culture générale et des références précises, y compris aux textes du corpus proposé
  • Une réponse constituée d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion et d’une longueur de 2 à 3 pages
  • Une réponse personnelle et réfléchie à la question posée.

Analyser l’énoncé de l’écriture personnelle en BTS

a) La question : Lisez la question de l’écriture personnelle dès que vous recevez votre sujet d’examen. Vous commencerez bien entendu par la synthèse (sur 40 points) mais vous devez connaître la question de l’écriture personnelle dès le début.  Cette connaissance vous permettra d’y réfléchir pendant que vous travaillez votre exercice de synthèse. Repérez ce que vous pourrez sans doute utiliser pour l’écriture personnelle (prenez quelques notes à part), cela vous fera gagner du temps pour la suite.

b) Le thème : Repérez, dans le libellé du sujet (parfois constitué d’une citation), le mot ou l’expression qui correspond au thème abordé.

c) Les deux types de sujets :

- le sujet vous demande de réfléchir à une thèse émise dans un des documents du corpus proposé.

Exemple de sujet : Selon vous, « Les images de fiction nous soignent-elles de nos malaises quotidiens », comme l’affirme l’auteur dans le document 1 ?

- le sujet vous demande d’exprimer une opinion personnelle, sans vous appuyer sur une thèse en particulier.

Exemple de sujet : D’après vous, l’influence de la télévision est-elle réellement négative pour ceux qui la regardent ?

d) La problématique de l’écriture personnelle en BTS : Soulignez les mots qui expriment le problème posé à propos de ce thème. Outre les mots-clés du sujet, identifiez aussi les mots qui mettent en relation ces mots clés. Faites un effort pour comprendre à quoi servent ces mots.

Exemple :  Commentez cette réflexion d’un responsable scientifique : « La science est à la fois trop sérieuse et trop plaisante pour être laissée aux seuls scientifiques. »

mots-clés de ce sujet : science - scientifiques - sérieuse - plaisante.

mots qui mettent en relation ces mots clés :  trop - seuls - laissée

La problématique est donc la question posée, ou sous-entendue, sur un sujet (thème) donné.

Rappel : le thème est le sujet général abordé, exemple « la violence ». La problématique est l’angle sous lequel est abordé le thème général, exemple « les causes de la violence chez les jeunes » ou « quelles sont les conséquences de la violence scolaire sur l’apprentissage de la vie en société ? ».

Autrement dit, un même thème génère de multiples problématiques. Si vous ne ciblez pas précisément celle du sujet, vous filez droit vers un hors-sujet.  Dans ce cas, votre note sera inférieure à la moyenne même si votre propos est parfaitement argumenté, illustré, rédigé. Un des critères d’évaluation est de répondre à la question posée.

e) La reformulation : formulez le contenu du sujet autrement, afin de vous l’approprier. Il s’agira aussi d’expliciter les sous-entendus éventuels du sujet.

sujet : « Commentez cette réflexion d’un responsable scientifique : « La science est à la fois trop sérieuse et trop plaisante pour être laissée aux seuls scientifiques. »

Schéma de reformulation possible : Science = activité grave, voire dangereuse (sérieuse) = concerne par conséquent aussi les citoyens, les politiques (pas les seuls scientifiques) + science = très intéressante à pratiquer (plaisante) = concerne donc aussi les créateurs, les artistes, les grands publics, etc. (pas les seuls scientifiques).

Problématique de ce sujet : Compte tenu de ses enjeux, à qui appartient, ou doit appartenir, la science ?

f) Le choix de ta thèse : vous pouvez dès à présent choisir l’opinion que vous allez défendre (rappel : vu le temps imparti – 1 h – 1 h 15, il n’est pas toujours possible de travailler sur l’habituel schéma de la dissertation et de développer intégralement la thèse et l’antithèse). La thèse que vous allez défendre est prioritairement l’opinion avec laquelle vous vous sentez le plus à l’aise et pour laquelle il vous semble avoir le plus d’idées, d’arguments, de références et d’exemples à présenter.

Rechercher des idées

a) Notez vos premières idées : vous avez relevé les mots clés du sujet et bien repéré sa problématique. Notez maintenant TOUTES LES IDEES qui vous viennent à l’esprit, sans vous censurer (vous ferez le tri plus tard). La non-censure est essentielle car elle vous permet de laisser libre cours à votre imagination, votre réflexion. Si vous écartez déjà à cette étape certaines idées parce qu’elles vous paraissent peu adaptées, vous freinez l’apport d’autres idées… Car, c’est bien connu, une idée en amène une autre… Toutes les idées qui vous viennent spontanément doivent être notées au brouillon, y compris les notions les plus vagues, les exemples les plus banals, les références même floues. Ce sont des pistes que vous explorerez par la suite.

Quelques techniques : Le brainstorming

  • Prendre une page blanche,
  • noter au centre de la page la problématique,
  • et autour de cette problématique centrale, rayonner, à l’aide des mots-clés et des idées qui vous viennent concernant ces mots-clés.

Autre technique, le tableau :

  • Notez en titre de colonnes les mots/expressions clés
  • remplir les colonnes avec vos idées, exemples, arguments, etc

Vous pouvez utiliser aussi une technique qui vous est propre, tout est bon du moment que cela vous permet de noter vos idées et de vous y retrouver. Et ne l’oubliez pas, il s’agit d’un BROUILLON ! Donc, tout est possible : les couleurs, les dessins, les flèches, etc.

b) Provoquer de nouvelles idées pour votre écriture personnelle en BTS

  • Par association : à partir des mots que vous avez déjà notés au brouillon, cherchez des mots associés.
  • Par questionnement : utilise la fameuse technique du QQOQCP : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment/combien ? Pourquoi/Pour quoi ? (Toutes ces questions ne trouveront pas toujours réponse mais elles ouvrent des pistes.)
  • Par contradiction : vous avez certainement dans votre entourage quelqu’un qui est systématiquement « pas d’accord » avec les autres… Nous avons tous ce fameux quelqu’un qui nous contredit toujours, quoi qu’on dise et qu’on soupçonne de juste vouloir nous contredire… Bref, un pénible…. Sauf que cette personne peut devenir votre meilleur outil de réflexion pour l’exercice de l’écriture personnelle. Imaginez que vous abordez la problématique en question avec lui/elle. Donnez votre point de vue, vos arguments et essayez d’anticiper ce qu’il/elle dirait…. Voilà ! Vous avez de nouveaux arguments, de nouveaux exemples !
  • Par le recours au corpus de documents de la synthèse : relisez les documents à la recherche d’idées qui viennent compléter les vôtres, qui les étoffent, les précisent, les appuient, etc. Mais attention, ne recopiez pas « bêtement » le corpus. Vous devez insérer quelques références aux documents de la synthèse dans votre écriture personnelle, de façon dosée et pertinente.
  • Par le recours à votre culture générale : repassez-vous en mémoire ce qui a été vu, lu, étudié, analysé en cours pendant l’année, et ne négligez pas vos acquis strictement personnels (les films que vous avez vus, les ouvrages que vous avez lus, les discussions entamées, écoutées, etc).

c) Recherche votre plan pour l’écriture personnelle en BTS : C’est une étape clé…. Que vous aurez envie de zapper, pensant gagner du temps… Ce serait tout simplement une grave erreur. Un plan précis et détaillé AVANT de démarrer la rédaction (je rappelle que la rédaction de l’écrit se fait directement sur votre copie – pas le temps de rédiger l’intégralité de votre écrit au brouillon, d’où l’importance extrême de votre plan !) est la seule méthode efficace pour bien gérer ton temps sur cet exercice et de parvenir à un travail abouti. L’idée globale est donc de classer tes idées et arguments dans un ordre logique. La ligne générale à suivre est :

  • plus évident au moins évident,
  • moins original au plus original,
  • plus concret au plus abstrait,
  • plus simple au plus complexe,
  • court-terme au long-terme,
  • l’ancien au moderne,
  • etc.

 l’idée est la suivante : garder vos arguments et idées les plus percutants pour la fin. Votre raisonnement PROGRESSE :  vous suivez une construction logique et progressive, vous ne présentez pas une simple juxtaposition d’idées.

Précision : plusieurs types de plan existent, votre choix dépend de la problématique et de vos idées. Il n’y a pas UN plan parfait pour chaque écrit personnel… Les types de plans qui suivent sont donnés à titre indicatif, à titre d’exemple. Il en existe d’autres mais j’ai choisi de regrouper en 3 grands types les plans les plus courants. Retenez surtout qu’un plan est réussi quand il est :

  • Équilibré : les paragraphes et les différentes parties sont plus ou moins de longueur égale ;
  • progressif : vous allez de l’argument le moins convaincant vers le plus convaincant
  • logique : vous organisez vos idées pour conduire logiquement le lecteur à la conclusion, vous ne présentez pas vos idées sous forme de « catalogue ».

Quelques types de plans possibles :

Le plan par catégorie (encore appelé thématique ou descriptif) : Il décrit un phénomène, ou l’explique en le décomposant en catégories, ou sous-thèmes. Il vous permet de répondre à des questions comme « Que pensez-vous de … ? », « En quoi a-t-on raison d’affirmer que … ? », « Montrez que, justifiez ou commentez … » . Ce plan permet d’étayer une thèse : vous fournissez des arguments afin de valider un jugement ou de répondre à une question d’opinion qui vous est posée.

Exemple :

Sujet : Quel sens donnez-vous au travail ? Plan possible :
Partie 1 : Du point de vue de l’individu
Partie 2 : Du point de vue de la société

Sujet : Qu’est-ce, pour vous, qu’être moderne aujourd’hui ? Plan possible :
Partie 1 : Du point de vue matériel
Partie 2 : Du point de vue culturel
Et Partie 3 : Du point de vue idéologique

Le plan analytique : Il explique un phénomène et l’analyse. Il peut vous aider à commenter une citation par exemple. En général, on décrit la situation puis on en analyse les causes et on envisage les conséquences et/ou les solutions. Ce plan permet d’approfondir une réflexion ou une citation.

Exemple :

Sujet : Selon un récent sondage, les jeunes, qui ne s’intéressent guère à la politique, sont capables pourtant de se mobiliser pour certaines causes. Quels commentaires vous inspire ce constat ? Plan possible :

Partie 1 : Le constat : les jeunes manquent d’intérêt pour la politique mais se mobilisent.
Partie 2 : Les causes de cette situation et les conséquences sur l’exercice de la citoyenneté.

Le plan argumentatif ou dialectique : Ce type de plan est fréquemment utilisé, notamment quand on te demande de réfléchir à un jugement, de discuter une opinion. Ce plan vous servira pour:

-        Défendre et justifier une thèse : vous pensez « OUI » à la question posée en problématique. Vous êtes d’accord avec la thèse proposée, vous l’approuvez et choisissez de développer des arguments qui vont dans le sens de l’opinion proposée. L’introduction présentera l’opinion que vous approuvez et votre développement expliquera, argumentera pourquoi cette opinion vous semble juste.

Exemple :

Sujet : « La lecture, une bonne façon de s’enrichir, sans voler personne. » Partagez-vous cette opinion ? Plan possible :

Partie 1 : La lecture enrichit intellectuellement.
Partie 2 : Elle accroît les expériences.
Et Partie 3 : Elle développe la sensibilité.

-        Pour vous opposer à une thèse : vous pensez « NON » à la question posée et choisissez de développer des arguments contre la thèse proposée. Dans ce cas, il faut d’abord présenter la thèse en question, résumer très brièvement ses arguments puis la réfuter, c’est-à-dire expliquer pourquoi vous n’êtes pas d’accord. Vous formulez ensuite votre opinion personnelle.

Exemple :

Sujet : « Le clonage ? Mais c’est l’avenir de l’homme ! » Partagez-vous cette opinion ? Plan possible :
Partie 1 : la thèse proposée, une pseudo-amélioration mais un danger bien réel pour l’humanité.
Partie 2 : Pour une autre conception de l’homme.

-        Pour nuancer et/ou corriger une thèse : vous pensez « OUI, MAIS ». Il faut ici présenter la thèse et formuler les éléments que vous approuvez dans cette thèse. Ensuite, vous discutez les éléments qui ne vous semblent pas justes, avec lesquels vous n’êtes pas d’accord. Vous pouvez aussi rectifier cette thèse dans une troisième partie en formulant votre opinion personnelle.

Exemple :

Sujet : « Si vous aimez votre travail, si vous avez une vie pleine et heureuse, vous n’avez pas besoin de vacances… Les vacances seraient un exil malheureux » affirme un auteur. Partagez-vous ce point de vue ? Plan possible:

Partie 1 : La passion de son métier rend les vacances détestables : un exil.
Partie 2 : Les dangers de la dépendance au travail.
Et Partie 3 : Il est préférable d’associer amour du travail et bienfait des vacances.

A retenir :  Il existe 2 grands types de développement :

  • le plan élaboré avec parties et sous-parties : chaque partie formule une thèse ou une idée générale et les sous-parties (les paragraphes) présentent les arguments, les exemples et les références culturelles ;
  • le plan simple : il développe 3 ou 4 grandes idées ou arguments principaux assortis d’exemples et références culturelles. Chaque grande idée fera l’objet d’un paragraphe.

Commencer la rédaction : La rédaction ne doit démarrer QU’UNE FOIS QUE LE PLAN DETAILLE EST PRET. Étant donné le temps imparti limité (1 h à 1 h 15), il faut rédiger directement sur la copie le développement. En revanche, je vous conseille de rédiger l’introduction et la conclusion intégralement au brouillon, une fois le plan détaillé achevé.

POURQUOI ?

  • L’introduction sera la première impression laissée au correcteur et comme vous le savez, on n’a qu’une fois l’occasion de faire une première bonne impression … Une bonne introduction conditionnera le correcteur en votre faveur.
  • La conclusion, elle, laisse une dernière impression au correcteur et va l’influencer grandement dans sa notation…. En fait, on pourrait presque dire qu’un « mauvais » développement entre une introduction parfaite et une conclusion excellente sera peut-être partiellement oublié par le correcteur…. Soignez donc absolument ces deux éléments de votre écriture personnelle. Je conseille souvent aux étudiants de rédiger la conclusion « dans la foulée », au brouillon, juste après avoir rédigé l’introduction. Cela présente plusieurs avantages :

1- c’est fait et… ce qui est fait n’est plus à faire…

2- cela reste dans la lignée de votre introduction et donc dans le sujet, et cela évite aussi les débordements et hors sujets de fin d’écriture personnelle.

3- si vous manquez de temps, au moins, votre conclusion est déjà rédigée, il ne vous reste plus qu’à la recopier : cela prend quoi ? 2 minutes ? (Mieux vaut une idée en moins dans le développement et une conclusion correcte qu’une idée nouvelle en fin de devoir mais pas de conclusion… Je rappelle que le sujet de l’écriture personnelle en BTS se rapporte à un des deux thèmes d’étude et on s’attend donc à ce que vous parsemiez votre copie de citations, références, exemples issus de votre réflexion et culture personnelles et scolaires. Vous pouvez et devez également recourir aux documents du corpus de la synthèse et citer les auteurs. Et n’oubliez pas : c’est une écriture personnelle  : vous devez donc vous impliquer dans la rédaction. C’est aussi un écrit argumenté : vous devez donc défendre et justifier un point de vue, de façon structurée, organisée, ordonnée, logique et progressive.

 

Rédiger l’introduction : Elle comprend 3 étapes et doit tenir en UN SEUL PARAGRAPHE.

a) Elle amène le thème-sujet : La première phrase (ou les deux premières si besoin) doit évoquer le thème abordé, c’est la phrase d’accroche. Si le sujet de l’écriture personnelle contient une courte citation, il faut la recopier dans l’introduction. Si la citation est longue ou s’il n’y en a pas, il faut paraphraser le sujet et citer les mots clés.

b) Elle reprend la problématique exacte ou elle reformule la question posée : Il faut rédiger cette ou ces phrase(s) le plus précisément possible. z

c) Elle annonce le plan : Les différentes parties de ton plan doivent être annoncées très clairement, très simplement. N’hésitez pas à rédiger des phrases courtes et percutantes. Insistez sur le lien logique qui unit les différentes parties entre elles et les parties à la problématique.

Exemple :

Sujet : « En quoi la connaissance du passé peut-elle nous amener à mieux vivre ? Donnez votre opinion en l’argumentant et en la structurant.

Introduction proposée : L’histoire passionne les gens, comme en témoigne le succès des livres ou des émissions de télévision consacrés au passé. D’où vient cet engouement ? Veut-on connaître le passé pour mieux gérer le présent ? En quoi cette connaissance peut-elle nous apprendre à mieux vivre ? Nous nous interrogerons donc sur la signification de ce succès et sur les avantages apportés par cette connaissance. Nous nous demanderons ensuite si les leçons qu’on peut en tirer peuvent « nous amener à mieux vivre ».

Rédigez la conclusion de l’écriture personnelle en BTS : Je l’ai mentionné plus haut : je vous conseille de rédiger votre conclusion dans la foulée, juste après avoir rédigé votre introduction. Elle comprend 2 étapes et doit tenir en UN SEUL PARAGRAPHE, comme l’introduction.

a) Elle fait le bilan de votre argumentation : Elle reprend, en la résumant de manière très synthétique, la démonstration menée dans le développement et annoncée en introduction. De plus, elle précise également avec clarté votre point de vue sur la question posée dans le sujet.

b) Elle procède à un élargissement (ouverture) ou à une chute : Si le point de vue que vous avez défendu ouvre la voie à une nouvelle problématique, mentionnez-la dans votre conclusion (une phrase ou une question suffira). Vous donnez ainsi une nouvelle orientation à la pensée, une sorte de piste pour une réflexion ultérieure. Toutefois, si vous ne trouvez pas d’ouverture vous semblant valable, pas de panique : on préfère une conclusion sans ouverture qu’une ouverture très médiocre ou « facile » (Pour valider votre « ouverture » , demandez-vous si elle peut faire l’objet d’un nouveau sujet d’écriture personnelle. Si oui, elle est probablement correcte.  Si le sujet ne permet pas l’ouverture vers une autre problématique, rédigez alors une chute. Il faut donc terminer par une phrase qui clôt le débat et donne une impression d’achèvement.

Exemple :

Sujet : « Regrettera qui veut le bon vieux temps… Moi je rends grâce à la nature sage (…) qui m’a fait naître en cet âge » disait Voltaire (Le Mondain, 1736). Pensez-vous qu’autrefois tout allait mieux ou, comme Voltaire, vous réjouissez-vous de vivre à notre époque ?

Plan proposé :
Partie 1 : les médias, les intellectuels, les politiques relaient souvent le discours de l’homme de la rue pour qui « tout va plus mal » qu’autrefois.
Partie 2 : Il est vrai que notre époque est imparfaite.
Et Partie 3 : Mais il faut reconnaître ce qui progresse à notre époque.

Conclusion proposée : Les discours nostalgiques qui stigmatisent la modernité sont fréquents, que ce soit chez l’homme de la rue ou chez certains intellectuels reconnus. Il est vrai que, par bien des aspects, notre époque peut légitimement choquer. Mais, à l’instar de Voltaire, on peut se réjouir des espoirs que font naître le progrès technologique et matériel et l’évolution des mentalités. Critiquer le présent, tout en profitant allègrement de ses avantages paraît incohérent.

Rédiger le développement de l’écriture personnelle en BTS

Règles de base :

  • La rédaction de l’écrit se fait au présent,
  • le « je » est admis, le « nous » est possible aussi,
  • le « vous » est interdit = ne jamais interpeller le lecteur. (Exemple : « nous allons vous montrer » = interdit. Écrivez plutôt « nous montrerons que » 

a) La formation des paragraphes

La composition : Par définition, un paragraphe est constitué de 3 éléments :

  • L’idée-clé : c’est la formulation claire et explicite de votre pensée ;
  • un ou plusieurs arguments : c’est ce qui sert à expliquer, justifier votre pensée ;
  • un ou plusieurs exemples – références – citations : c’est ce qui permet au lecteur de mieux comprendre votre pensée, c’est ce qui rend concret et authentique votre raisonnement.

Exemple :

Non, ce soir, je ne veux pas aller au cinéma = votre pensée.
Parce que je suis fatigué, parce que c’est cher, parce que ce film ne me plaît
pas = les arguments.

Et souviens-toi, la dernière fois que je me suis « forcé » à y aller, j’ai dormi tout le long du film. Et toi, tu ne m’as pas accompagné pour voir tel film qui me plaisait = exemples.

L’organisation : vous pouvez organiser votre paragraphe de plusieurs façons :

  • vous débutez par l’idée-clé : la suite du paragraphe expliquera cette idée, la justifiera, l’illustrera.

Les enfants de moins de douze ans sont soumis à une très forte pression publicitaire. Certains mercredis, les 6 – 12 ans peuvent avaler jusqu’à 200 spots dans leur journée télévisée. Ce sont surtout les produits alimentaires et les jouets qu’on leur fait miroiter.

  • vous terminez par l’idée-clé : le paragraphe développe les arguments et aboutit à l’idée principale.

Le XXIème siècle sera celui du temps libre : la durée annuelle du travail ne cesse de diminuer depuis trente ans, et cela s’est accéléré avec la législation récente. Il en résulte un profond bouleversement des vacances.

  • vous sous-entendez l’idée-clé : le développement est suffisamment clair et le lecteur comprend l’idée sans qu’il soit nécessaire de la formuler.

L’arrivée du multimédia a entraîné le développement de jeux plus sophistiqués et plus complexes sur le plan du scénario, de la navigation mais aussi dans leurs dimensions graphique et sonore. Les jeux sur réseaux sont un autre élément important à considérer parce qu’ils témoignent de la création d’une « sociabilité virtuelle », forme de sociabilité apparue avec les nouveaux moyens de communication.

Les types de paragraphes : Il existe plusieurs types de paragraphes :

  • Le paragraphe explicatif : l’idée-clé est énoncée au début. Les phrases suivantes développent les éléments contenus dans l’idée, les nuancent.

Les mobiles d’une cyberattaque sont variés. Des terroristes ou des gouvernements tenteront par exemple d’infiltrer des réseaux informatiques ennemis pour s’emparer de renseignements secrets ou saboter les installations que ces réseaux commandent. En 2010, le secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis William Lynn a rapporté que des “ adversaires ” étrangers avaient à plusieurs reprises attaquée et infiltré des réseaux classés confidentiels, et dérobé « des milliers de fichiers […] dont des plans de fabrication d’armes, des plans d’opérations et des données de surveillance ».

  • Le paragraphe illustratif : il s’articule autour d’un exemple significatif qui confirme l’idée-clé

Les ordinateurs réquisitionnés en vue d’offensives sont légion. En 2009, une entreprise de sécurité informatique a démantelé un réseau mondial de près de deux millions d’ordinateurs zombies, beaucoup appartenant à des particuliers. Récemment, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a estimé qu’un ordinateur connecté à Internet sur trois faits l’objet d’une intrusion.

  • Le paragraphe inductif : les exemples justifient l’énonciation d’une idée-clé.

La brebis Dolly, le maïs transgénique, la banane porteuse de médicaments, le clonage humain… Au départ, certaines manipulations visaient à produire des médicaments, des vaccins ou à remédier aux problèmes de la faim, mais les risques encourus sont à la mesure de la puissance des méthodes suivies, des sommes investies, et des profits envisagés.

  • Le paragraphe accumulatif : les arguments se succèdent et s’additionnent grâce à des mots de liaison tels que « d’abord-ensuite-en outre-de plus-enfin » 

Le piratage privé de CD audio présente de multiples vertus. D’abord, il amplifie la diffusion de la musique puisque les copies privées multiplient chaque CD acheté dans le commerce par le nombre de reproductions qui en est fait. Ces copies circulent, s’échangent et les productions musicales concernées sont écoutées par un public plus nombreux. De plus, ces copies sont souvent sélectionnées par ceux qui les aiment pour être offertes en cadeaux. C’est l’occasion de faire découvrir des Å“uvres qui, plus tard, seront achetées par ces nouveaux amateurs. Enfin, on constate que les prochains disques des artistes en question seront attendus impatiemment et d’abord achetés avant d’être copiés et offerts à leur tour. Finalement, par un effet boule de neige, les copies piratées initiales vont accélérer le succès des artistes dont les disques ont été copiés. Pourquoi donc diaboliser le piratage privé ?

b) L’énonciation : Comme mentionné en début de chapitre, vous pouvez tout à fait utiliser le  « je » . Il faut toutefois veiller à ne pas donner une dimension trop intime à votre écrit… Vous éviterez ainsi d’écrire « moi, je pense que… » . Pour éviter de tomber dans ce piège, vous pouvez utiliser le « nous », un peu plus neutre et qui permet une généralisation plus facile : « nous constatons donc que … » . Vous pouvez aussi utiliser la 3ème personne du singulier avec des tournures plus impersonnelles, ce qui va donner une dimension plus « solennelle » à votre propos. Le « on » est possible également : il inclut le locuteur et le lecteur et peut avoir le sens de « nous ». Mais c’est aussi un pronom impersonnel ; il sert à désigner « les gens en général ».

Exemple : Chez les scientifiques, on pense que …

ATTENTION : Ne mélangez pas dans une même phrase, un même paragraphe, voire un même écrit, le « nous » et le « on » pour inclure le lecteur. Cela manquerait de cohérence et donc de clarté.

Vous pouvez aussi préciser les catégories de personnes que vous mentionnez : les jeunes, les scientifiques, les politiques, les hommes du XXIème siècle, les usagers, les citoyens, etc.

c) L’expression écrite

  • Variez et précisez autant que possible les verbes que vous employez :

  • Variez les temps et modes utilisés : le conditionnel marque le scepticisme, la prudence, l’indicatif affirme.

  • Utilisez un vocabulaire précis pour émettre votre opinion :

  • Utilisez généreusement les termes modalisateurs :

  • Usez des mots de liaison ou connecteurs logiques :

  • Variez au maximum vos exemples : références culturelles prises dans le corpus de la synthèse, exemples tirés de votre culture générale, faits d’actualité, exemples puisés dans des livres, films, émissions de télé, de radio, articles de presse, etc.
  • Développez en profondeur vos idées et arguments : souvent, le correcteur pense « et ? Oui ? Mais encore ? ». Allez AU BOUT de votre argumentation. Utilisez bien l’autoquestionnement « Pourquoi je dis ça ? », « Comment je le prouve ? » (Idée de longueur d’un paragraphe = une quinzaine de lignes (ce n’est pas une règle mais une indication).
  • Marquez visuellement la structure de votre écrit : utilisez des alinéas ou retraits de paragraphes, sautez une ligne entre chaque grande partie, insérez des phrases de transition. Et surtout, n’oubliez pas que votre écriture personnelle est intégralement rédigée.
  • Relisez-vous (on n’insistera jamais assez sur ce point) : vous devez relire votre écrit très attentivement et très rigoureusement : traquez la moindre faute de français, d’orthographe, de grammaire, de conjugaison ! C’est un véritable travail.

Les critères particulièrement appréciés par les correcteurs pour l’écriture personnelle en BTS

  • Les références à l’actualité et l’intérêt pour le monde moderne
  • Les références précises et diverses tirées de votre culture générale (films, auteurs, ouvrages, Å“uvres d’art…)

Les 3 points les plus difficile de l’écriture personnelle en BTS :

a) Les idées : Étant donné que la question posée est étroitement liée aux textes du corpus, la difficulté consiste à trouver des propositions nouvelles et des idées originales par rapport à toutes celles présentes dans les documents. Vous devrez donc solliciter votre IMAGINATION et votre CULTURE !

b) la compréhension du sujet : Il faut bien cibler la question posée pour éviter les contresens et les hors sujets.

Exemple :

Sujet : « Si la société était parfaite, on pourrait se passer de vacances. » Que vous inspire cette réflexion sur le rôle des vacances ?

Compréhension erronée : vous vous interrogez sur la place des vacances dans la société et dans les loisirs….

Compréhension correcte : vous réfléchissez à l’idée selon laquelle une société idéale proposerait tout ce que proposent les vacances et rendrait donc celles-ci inutiles.

c) La frontière du « personnel-privé » :  Il ne faut pas confondre opinion personnelle et opinion privée. Le terme « Ã©criture personnelle » implique votre « engagement personnel ». (vous avez tout à fait le droit de « faire semblant » d’adopter une fausse opinion personnelle si vous ne souhaitez pas vous dévoiler ou si vous sentez que vous argumenterez mieux une autre opinion que la vôtre). Cette opinion doit être le reflet de votre réflexion, de votre formation, du travail collectif réalisé sur le thème. Il faut donc dépasser le simple point de vue privé et intime. En fait, vous devez livrer, dans cette épreuve, votre opinion personnelle, au sens d’opinion présentable et publique. Je précise ici que vous devez avoir une réflexion personnelle et authentique, sans craindre d’être en désaccord avec le correcteur. Le correcteur ne notera pas votre point de vue mais bien la façon dont vous menez votre argumentation. À la fin de votre écriture personnelle, il doit pouvoir se dire, par exemple :

  • En cas d’avis divergent : « ok, je ne suis pas trop d’accord, mais ça tient la route, pourquoi pas ».
  • En cas d’avis partagé : « je suis d’accord et c’est bien mené, je suis d’autant plus convaincu » .

vous devez éviter bien entendu les points de vue extrêmes et choquants ou provocants… N’oubliez pas que vous passez un examen national et académique et qu’à ce titre, vous ne pouvez pas tout dire ! Vous vous  trouvez ici dans une sphère publique où tout n’est pas autorisé. Vous retrouvez la même situation au travail (on fait attention à ce qu’on dit), sur les réseaux sociaux (attention aux propos diffamatoires, violents ou racistes), par exemple.

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