Pascal Picq : «
Le Covid-19 a émergé au cœur d’une civilisation qui méprise la nature »
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TRIBUNE. Depuis plusieurs millénaires, sédentarité,
élevage mais aussi les mœurs migratoires d’Homo Sapiens, unique parmi les
espèces animales, ont fait les beaux jours des agents pathogènes. Par
l’anthropologue Pascal Picq.
Par Pascal Picq, paléoanthropologue Publié le 20 mars 2020
Longtemps, leur taille infinitésimale a protégé les virus qui prospéraient
à nos côtés. Depuis leur découverte, à la fin du XIXe siècle,
les biologistes s’interrogent sur leur nature : sont-ils ou non des
entités vivantes ou bien seraient-ils à l’origine de la vie même ? C’est
une hypothèse. Les cellules se seraient constituées comme une forme
d’organisation capable de résister à leurs attaques, puis serait survenue la
reproduction sexuée, qui favorise les variations, meilleure défense contre les
attaques virales.
Les progrès fulgurants de la médecine depuis Pasteur et Koch ont permis
d’éradiquer les grandes épidémies. L’efficacité des antibiotiques, des
antiviraux et des vaccins nous ont préservés de quantité de maladies, mais avec
un effet pervers, la croyance diffuse que nous nous étions affranchis des lois
de la nature.
Mondialisation, tourisme, dégradation des écosystèmes…
Or, depuis plusieurs millénaires, sédentarité, élevage mais aussi les mœurs
migratoires d’Homo sapiens, unique parmi les espèces animales, ont fait
les beaux jours des agents pathogènes.
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