dimanche 22 mars 2020

BTS2 L'album intitulé Bug d'Enki Bilal, des hommes sous perfusion

Si vous aimez Enki Bilal, écoutez-le évoquer son album Bug.

Les révolutions, avant, duraient plus longtemps et mettaient du temps à s’installer. Là, le temps est accéléré d’emblée. Enki Bilal

Lien : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/enki-bilal-a-la-recherche-des-data-perdues

Enki Bilal, auteur de bande dessinée, nous parle de son album Bug : une plongée dans le monde numérique à peine de demain, déjà d’aujourd’hui. Un monde où Internet aurait disparu... catastrophe ou nouvelles opportunités ? 

Enki Bilal• Crédits : Foc Kan - Getty

Fin de l'année 2041. Impossible de se connecter. Internet ne marche plus et s’est vidé de tous ses contenus. Toute la mémoire stockée sur des supports externes, souvent aux dépends de notre propre mémoire humaine et de nos capacités, est effacée. Et si, après avoir colonisé nos vies, Internet disparaissait ? Avec Bug, Enki Bilal montre les effets de la dictature du numérique sur une société qui ne sait plus s'en passer, et son désarroi lorsqu'elle s'en trouve privée. Effacée pour tous, sauf pour le héros, Kameron Obb, seul rescapé d'une mission sur Mars au cours de laquelle il a attrapé un bug, un insecte cette fois, à l'origine, semble-t-il, du Bug Généralisé. Reconnaissable à une tache bleue qui s'étend peu à peu sur son visage, Kameron porte en lui, par le biais de cet insecte alien, toute la mémoire numérique perdue. Il devient vite l'homme le plus recherché et le plus convoité du monde. Et, tandis que toutes les forces mondiales s'unissent ou rivalisent pour lui mettre la main dessus, lui ne pense qu'à retrouver sa fille, Gemma, qu'il a quittée pour l'espace. Plus qu'un récit apocalyptique futuriste, Enki Bilal nous donne à voir un futur proche et plausible. Pour lui, la science fiction n'existe plus, car elle est déjà là ou, plutôt, nous sommes en plein dedans. Bug se centre davantage sur les conséquences du cataclysme à échelle humaine que sur la catastrophe même. Avec, à terme, cette question : la fin du monde est-elle l'occasion d'une table rase, et donc une chance de repartir de zéro pour faire mieux ?

On est face à quelque chose qui est fascinant et qui nous rend addicts. On est sous perfusion permanente. Enki Bilal

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