Né à Séoul où il a commencé dans la métallurgie, Byung Chul
Han a émigré en Allemagne en 1980 pour faire des études de philosophie, de
littérature allemande et de théologie. Sa thèse sur Heidegger obtenue, il
intègre la célèbre université de Karlsruhe. Depuis 2012, il enseigne la
philosophie à Berlin. Ses livres, près d'une vingtaine, sont un véritable
phénomène éditorial en Allemagne et sont traduits dans plus de 10 langues.
Contre la société de la fatigue et les médias, il cultive l'ascèse. Sont déjà
parus en français : La Société de la fatigue, Le Parfum du
temps et Le Désir
Le Désir : « Dans une vie où chacun
est entrepreneur de soi-même règne une économie de la survie. » En enjoignant chacun
d'être libre à tout prix, performant, volontaire et heureux, le monde
néolibéral nous épuise. Mais c'est aussi la rencontre avec l'autre que cette
société détruit : dictature de la transparence, saturation des connexions, des
écrans, immédiateté, instantanéité, accès mondialisé à toute chose ont annihilé
le désir et paralysé la pensée. Nous sommes pris au piège de cet univers qui
domestique et asservit le plus intime en chacun de nous. Narcisses, nous ne
voyons plus que notre propre reflet dans le monde. Tel est « l’enfer de
l'identique », ce trouble d'une jouissance pauvre qui ne se plaît qu'à tout
rapporter à soi, à moindre coût.
Le Parfum du temps : La crise de notre
époque est notamment due à l’absolutisation de la vita activa. Celle-ci
nous conduit à un impératif de travail qui dégrade l’être humain au rang d’animal
laborans. L hyperkinésie de notre vie quotidienne retire à la vie humaine
toute faculté de contemplation, toute aptitude à demeurer, à s’attarder sur les
choses. Elle conduit à la perte du monde et du temps. Les prétendues stratégies
déployées pour ralentir le temps ne dissipent pas la crise. Elles cachent même
le vrai problème. Il est nécessaire de revitaliser la vita contemplativa.
On ne sortira de cette crise que lorsque la vita activa aura intégré
dans sa krisis la vita contemplativa.
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