Marylène Patou-Mathis :
«Je me suis attachée à Néandertal parce qu’il était victime d’un délit
de sale gueule» Par Sonya Faure, Dessin Simon Bailly 11 août 2017
https://www.liberation.fr/debats/2017/08/11/marylene-patou-mathis-je-me-suis-attachee-a-neandertal-parce-qu-il-etait-victime-d-un-delit-de-sale-_1589502
De sa famille tchécoslovaque à son expérience
parmi les chasseurs-cueilleurs au Botswana, la préhistorienne revient
sur son parcours lié à cet hominidé longtemps jugé inférieur
à Cro-Magnon.
Dans son bureau de l’Institut de paléontologie, à deux pas du Jardin des
plantes à Paris, les vitrines sont remplies de dents de mammouths. Dans les
fins tiroirs de ses meubles présentoirs, chaque os, chaque touffe de poils est
étiqueté, classé. Un peu plus loin, une photo d’elle en femme
de Néandertal : du morphing. La préhistorienne Marylène
Patou-Mathis, qui prépare une grande exposition sur les Néandertaliens au Muséum
d’histoire naturelle, en 2018, se sent intimement liée à ces êtres
qui ont foulé notre sol il y a quelques centaines de milliers
d’années. Directrice de recherche au CNRS, spécialiste des comportements de ces
hominidés, elle revient sur son rapport aux hommes préhistoriques, pas si
primaires que ça.
On dit souvent que vous avez «réhabilité» l’homme de
Néandertal. Pourquoi ? Je me suis longtemps battue pour que cet homme
préhistorique, qui a commencé à peupler l’Europe il y a 350 000 ans
environ, revienne dans une certaine humanité (1). Quel lien avons-nous
avec lui ? Est-on vraiment si différents ? Néandertal a longtemps été considéré
comme un être inférieur, notamment par rapport à Cro-Magnon. Or ce qui
m’intéresse, c’est de déconstruire les mythes. Il traîne une mauvaise image
depuis la découverte, en 1856, du premier fossile de Néandertal dans une
grotte de la vallée de Néander, près de Düsseldorf en Allemagne. Trois ans
avant la parution, en 1859, du livre de Darwin De l’origine des
espèces. Le paradigme alors en cours est le créationnisme : Dieu a tout
créé, les animaux comme les hommes. On débat de la «théorie du déluge» ou de la
«théorie des catastrophes» : les scientifiques de l’époque font se succéder des
apparitions et disparitions soudaines d’êtres et d’animaux, mais ils ne peuvent
concevoir que les espèces évoluent.
C’est dans ce contexte qu’est découvert Néandertal… Et comment voulez-vous
qu’en trouvant ces ossements, les scientifiques imaginent qu’il s’agit d’un
homme ancien, qui existait avant nous ? Ils vont conclure qu’il s’agit des
restes d’un homme pathologique : un homme moderne mais rachitique, déformé. Et
l’image de Néandertal en pâtira définitivement. Il est victime d’un délit de
sale gueule. L’homme de Néandertal n’a pas besoin de moi pour être réhabilité.
Depuis une dizaine d’années, de nombreuses découvertes ont montré que ses
outils n’étaient pas si grossiers, qu’il avait lui aussi des rites funéraires,
une pensée symbolique… J’avoue que je bois du petit lait.
Dans vos ouvrages, vous rapprochez de manière un peu
iconoclaste deux réprouvés : le «préhistorique» et le «sauvage»… Ce sont deux figures
de l’«autre», du «lointain» - l’un dans le temps, l’autre dans l’espace - qui
apparaissent au XIXe siècle. Elles sont le miroir dans
lequel l’homme occidental aime se contempler pour s’assurer de sa supériorité.
Le «préhistorique» et le «sauvage» ont eu le même traitement : lors des
premières expositions, on montrait des racloirs moustériens [néandertaliens,
ndlr] à côté de ceux des Aborigènes d’Australie. Le «sauvage», le
«non-civilisé», est ainsi devenu un «primitif». Et le préhistorique, primitif
d’essence, est devenu «non civilisé». Ces cheminements croisés viennent
d’un même processus : la mission classificatoire des êtres et des cultures que
s’était alors fixée la science occidentale. Un désastre. Les hommes anciens
n’échappent pas à cette frénésie du classement : Néandertal se retrouve tout en
bas de l’échelle, alors que Cro-Magnon est au sommet. Je suis une naturaliste
et pour moi la classification est importante. Mais en revanche,
à quoi bon hiérarchiser ? Ça n’a ni sens ni intérêt : comment voulez-vous
hiérarchiser la société des abeilles et la nôtre ? Un second paradigme
du XIXe siècle aura lui aussi un rôle décisif :
l’évolution de l’homme serait unilinéaire et progressive.
Ce qui va soutenir l’idée de progrès industriel et
technologique… Ce qu’on appelle aujourd’hui la croissance ! En sciences préhistoriques, on
sait pourtant aujourd’hui que l’évolution des sociétés et des êtres est
«buissonnante». Il existe plusieurs branches en même temps à l’échelle du
monde, chacune avec son propre parcours. La vision linéaire de la marche
du monde, qui persiste aujourd’hui, n’a pas de sens.
Chaque époque plaque donc ses préoccupations sur
l’homme préhistorique… Mais n’est-ce pas ce que vous faites à votre tour quand
vous défendez Néandertal au nom d’une humanité plurielle ? Ou quand vous
soutenez que le paléolithique était moins violent qu’on le dit, la guerre
n’étant donc pas une fatalité ? Faire le lien entre mes recherches et le présent est
justement ce qui m’intéresse. Je ne me suis jamais fixé pour objectif de «réhabiliter»
Néandertal. Mais j’ai voulu comprendre pourquoi il avait été si important de le
dépeindre en inférieur. Déconstruire les mythes permet d’ouvrir de nouvelles
possibilités. Pourquoi change-t-on aujourd’hui notre regard sur l’homme
préhistorique ? Parce que nos esprits de scientifiques y sont désormais
préparés. Auparavant, on ne cherchait pas, on n’aurait donc pas pu découvrir
que les Néandertaliens ornaient leurs parures de plumes d’oiseaux. Nous sommes
aujourd’hui à une période formidable : non seulement nous avons beaucoup de
faits archéologiques - des outils silex, des os d’animaux, des squelettes
humains - mais nous sommes à la convergence de techniques extrêmement poussées
: les datations radiométriques, l’ADN ancien, les méthodes biogéochimiques… Nous
sommes tout de même capables de lire dans le tartre des dents du Néandertal de
Spy (Belgique) qu’il a mangé des rhizomes de nénuphar il y a 50
000 ans ! Depuis une quinzaine d’années, la place de l’interprétation et
de l’imaginaire s’est réduite. Il n’y a pas de vérité en sciences
humaines, mais on se sait aujourd’hui plus proche d’une certaine réalité.
Pourtant, arrive un moment où vous devez faire une synthèse de toutes ces
données. C’est là que l’individualité du chercheur entre en jeu. Même en étant
conscient de ce risque, vous mettez quelque chose de vous dans votre
interprétation.
Et que mettez-vous de vous-même dans vos
recherches ? A 30 ans, à l’issue de ma thèse, je suis partie au Bostwana vivre
trois mois avec les Bushmen [aussi appelés Boshimans ou Sans] du
Kalahari. J’y suis allée pour m’imprégner de cette vie de chasseur-cueilleur
sur laquelle j’écrivais à propos de Néandertal confortablement assise sur ma
chaise à Paris. J’ai vécu, j’ai touché, j’ai senti… Par la suite, je me suis
évertuée à faire reconnaître la richesse des civilisations de culture orale.
Mais cette fois, je me suis battue contre des moulins à vent. Les gens s’en
moquent, les Bushmen peuvent bien mourir. [Elle montre les photos de son
livre Une mort annoncée, à la rencontre des Bushmen, Perrin, 2007]. Vous
voyez ces hommes et ces femmes que j’ai connus : ils sont tous morts. Je sais
que je suis touchée, intimement, par ces peuples qui, selon certains, ne
seraient pas entrés «dans la modernité» et qui ont en réalité un patrimoine
passionnant. Je dois me dire parfois : «Attention, ne bascule pas. Ne tombe pas
dans le manichéisme et ne sois pas moins critique à leur égard.» Alors
pourquoi Néandertal ? Si je me suis attachée à lui, c’est sans doute aussi
parce qu’il était dévalorisé. Je dois parfois me défendre d’une accusation : je
serais «bisounours» parce que je réhabilite cette «brute de Néandertal» ou
parce que je pose comme hypothèse qu’il y avait peu de violence à l’époque des
chasseurs-cueilleurs du paléolithique. Mais je ne pense évidemment pas que les
hommes anciens étaient meilleurs et plus doux que nous ! Je suis tout
simplement convaincue que les conditions qui créent la violence n’étaient pas
réunies à l’époque. La «violence primordiale» des hommes est un fantasme, la
guerre n’est pas dans notre ADN, même si cela a souvent permis de justifier des
conflits nationaux et des haines politiques.
Qu’est-ce qui vous a amenée à être
préhistorienne ? La vie, elle aussi, est «buissonnante» ! On prend parfois des chemins de traverse.
Ma mère était fille-mère et j’ai d’abord été élevée par ma grand-mère, une
ouvrière agricole. Toute ma lignée maternelle vient de ce qu’on appelait
la Tchécoslovaquie. Mes oncles, mes tantes vivaient avec ma grand-mère en
communauté et dans la pauvreté. Pour moi, ça a été le bonheur total. On
partageait le peu qu’on avait, et c’est ce que j’aime encore dans les chantiers
de fouilles : je suis grégaire ! Nous étions les «sales Polacks», même si nous
n’étions pas polonais. J’étais déjà imprégné de ce que c’est d’être considéré
comme quelqu’un de «différent». J’entendais parler hongrois, polonais,
slovaque, et à 6 ans, je parlais mal français. Franchement à cet âge,
on n’aurait pas misé un kopeck sur moi ! Enfant, j’ai ramassé une ammonite. On
m’a dit que c’était un animal marin qui vivait là il y a bien longtemps. Quoi ?
La mer à Paris ? Depuis, je n’ai cessé de ramasser des fossiles. J’avais l’œil
naturaliste, je me suis orientée vers la géologie. J’ai fait ma thèse, un peu
par hasard sur la grotte du Lazaret [Alpes-Maritimes], occupée par des
Néandertaliens.
Vous dites que vous vous sentez parfois «femme
préhistorique»… J’ai écrit le Journal intime de madame de Néandertal (2)
car quelque chose m’agaçait : quand on représente les activités des préhistoriques,
c’est toujours un homme qui taille la pierre, un homme qui peint Lascaux… La
femme, elle, fait la cuisine dans la grotte, garde les enfants. Cette
imagerie-là vient encore du XIXe siècle. Qui nous dit qu’à
l’époque ce ne sont pas les femmes qui taillaient les outils ? Nous n’en savons
rien. C’est vrai, je ne me sens pas différente de ces femmes anciennes. Je me
sens venir de loin. Nous sommes issus de cette longue lignée. Je ne me sens pas
appartenir à une époque particulière et je ne vois pas pourquoi on refuserait
par principe de donner la possibilité de telle parole ou tel acte à un homme
préhistorique. Sans doute parce que fondamentalement, je ne partage pas la
croyance dans le progrès et la modernité triomphante.
Votre souhait le plus fou ? Je plaisante souvent
avec Bernard Buigues, qui a découvert des corps congelés de mammouths en
Sibérie. Mon fantasme, ce serait qu’on trouve un homme de Néanderthal congelé.
Pourquoi pas ? On sait qu’ils ont été jusqu’en Sibérie. Un grand, tatoué !
Tatoué ? Le débat se poursuit aujourd’hui : Néandertal était-il
capable de faire de l’art ? Longtemps évidemment, ce n’était même pas
imaginable. Mais si on avait la preuve qu’il s’ornait le corps de dessins, la
question serait tranchée !
(1) Néanderthal, une autre humanité, Perrin, Tempus, 2006-2010. (2) Madame
de Néandertal : journal intime, avec Pascale Leroy, Nil, 2014.
Marylène Patou-Mathys est aussi l’auteure de : le Sauvage et
le Préhistorique (Odile Jacob, 2011) et Préhistoire de la violence
et de la guerre (Odile Jacob, 2013).
Les métissages entre l’homme de Neandertal et « Homo sapiens »
ont laissé des traces dans le génome de l’ensemble de la population humaine
actuelle, et pas seulement chez les non Africains, comme on le supposait.
Crânes de
« sapiens » (à gauche) et de Néandertalien (à droite), exposés
pour comparaison au Musée d’histoire naturelle de Cleveland (Ohio). MIKE BAXTER
/ CLEVELAND MUSEUM / CC BY SA 2.0
En 2010, l’ébauche de la séquence du génome de
l’homme de Neandertal avait créé la surprise : l’analyse de l’ADN ancien de trois individus
révélait que ce cousin disparu avait croisé Homo sapiens et que cette
rencontre avait été féconde, puisqu’une partie du génome néandertalien se
retrouvait dans celui des populations actuelles non africaines : de
1 % à 4 % de leur ADN était un héritage néandertalien. Cette
estimation, qui s’est depuis affinée pour parvenir à une moyenne de 2 % d’ADN
néandertalien, était en partie fondée sur l’hypothèse qu’aucun métissage
n’avait pu intervenir avec des populations anciennes africaines, et que le
génome de celles-ci pouvait servir de base de comparaison « neutre ».
C’était compter sans la bougeotte
consubstantielle à Homo sapiens : cette hypothèse était erronée, et
il y a bien aussi une part de Neandertal chez les Africains d’aujourd’hui,
comme « dans chaque population humaine moderne étudiée à ce
jour », conclut une étude qui sera publiée le
20 février dans la revue Cell. Joshua Akey (université de Princeton) et ses collègues ont développé une
méthode probabiliste d’analyse génétique pour parvenir à cette conclusion et
éclairer cette « histoire partagée » avec Neandertal. Elle
leur a précisément permis de s’affranchir d’une des limites des comparaisons
utilisées précédemment, dépendantes d’un génome africain « de
référence » dans lequel l’héritage néandertalien était supposé
négligeable.
« Identique par descendance »
Au lieu d’utiliser un tel étalon moderne, l’approche baptisée IBDmix (pour
« identique par descendance ») calcule la probabilité que le génome
d’un individu soit pour partie partagé avec un génome de référence archaïque –
en l’occurrence, celui d’une Néandertalienne qui vivait dans l’Altaï (Sibérie)
il y a plus de 50 000 ans. L’équipe de Princeton a appliqué ce
protocole à 2 504 individus actuels ayant donné leur ADN au
« 1 000 Genomes Project », aux origines géographiques et
ethniques les plus diverses. L’idée était d’y retrouver des séquences
identiques spécifiques du génome néandertalien – dont la similitude ne soit pas
liée au fait que nous partageons un ancêtre commun avec Neandertal vieux
d’environ 500 000 ans, mais bien à des croisements intervenus plus
récemment. L’analyse a révélé que la contribution néandertalienne dans
l’échantillon d’individus africains était en moyenne de dix-sept mégabases (Mb,
millions de paires de bases, les « lettres » formant la séquence
d’ADN). Soit approximativement 0,3 % de leur génome. C’est bien moins que
les 51 Mb des Européens, et les 55 Mb des Asiatiques de l’Est et du
Sud, mais bien plus que les quelques centaines de milliers de paires de bases
trouvées dans les études précédentes chez les Africains.
Comment l’expliquer ? Pas par un croisement direct qui serait
intervenu entre des Néandertaliens et des populations africaines, estiment les
chercheurs, mais plutôt par le retour en Afrique d’Homo sapiens
européens, qui étaient, eux, porteurs d’ADN néandertalien du fait de
croisements intervenus antérieurement. Autre enseignement précieux : une
première sortie d’Afrique d’Homo sapiens, il y a environ 200 000
ans, aurait donné lieu à des croisements avec des Néandertaliens. Mais pas à
une descendance sapiens durable en Europe. C’est lors d’une sortie
d’Afrique plus récente que notre espèce se serait vraiment répandue en Eurasie
et à nouveau métissée avec Neandertal. Par le jeu de migrations ultérieures,
cet ADN « néandertalien » serait parvenu en Afrique.
Des va-et-vient de populations ont injecté de l’ADN européen dans le
patrimoine génétique africain
Ces nouvelles données complexifient donc le flux et reflux de populations
anciennes et les mélanges qui se sont ensuivis – la génétique avait déjà montré
ces dernières années que des va-et-vient de populations avaient injecté de
l’ADN européen dans le patrimoine génétique africain. « C’est une belle
étude », commente Svante Pääbo (Institut Max Planck d’anthropologie
évolutionnaire, Leipzig), pionnier de l’étude des génomes anciens, qui a dirigé
les premiers séquençages de Néandertaliens. « Jusqu’ici, les
estimations de l’héritage néandertalien chez les Européens et les Asiatiques
supposaient que les Africains ne portaient pas d’ADN néandertalien, convient-il,
bien que nous sachions que ce n’était pas strictement vrai. »
Concernant les sorties d’Afrique d’Homo sapiens, sans lendemain ou non,
et les métissages qui les ont accompagnées, la nouvelle étude apporte « de
nouvelles preuves », par rapport à l’étude directe de génomes
néandertaliens effectuée par son équipe, note-t-il.
David Reich (Harvard), autre « poids lourd » de l’ADN ancien,
juge l’étude « fascinante et importante », notamment parce
qu’elle renforce l’idée d’un premier flux de gènes sapiens chez Neandertal
il y a plus de 100 000 ans et qu’elle rééquilibre l’apport de Neandertal
entre les Européens et les Asiatiques. Il est moins convaincu du poids de
l’apport néandertalien dans l’ensemble des populations subsahariennes, au-delà
de ce qui avait été suggéré par une étude de 2019 montrant un flux de gènes
européens il y a plus de 5 000 ans. Selon M. Reich, la forte présence
notamment de représentants du Kenya et de Gambie dans l’échantillon a pu peser
dans la balance.
Deux événements historiques
« David a raison : ces populations étaient connues pour avoir une part
d’héritage ouest-eurasien, et par voie de conséquence une portion d’héritage
néandertalien, répond Joshua Akey. Mais notre nouvelle méthode a trouvé 30 fois plus
de séquences génétiques de cette origine. » Ce « signal »
serait dû à deux événements historiques, précise-t-il : « L’un est
l’apport de véritables séquences génétiques d’origine néandertalienne lors de
retours de populations sapiens en Afrique. » L’autre est lié à
la première sortie d’Afrique au cours de laquelle des métissages ont eu lieu,
et qui ont fait qu’une partie du génome des Néandertaliens était de provenance
sapiens. « En ce sens, certaines des séquences que notre méthode
qualifie de néandertaliennes proviennent en réalité à l’origine d’Homo
sapiens. » Toute la puissance de révélation de la génomique est ici
à l’œuvre, capable de mettre en lumière une forme de « retour au
bercail » moléculaire… La méthode IBDmix de Princeton est-elle appelée à
faire référence ? « Je pense qu’elle doit désormais être utilisée,
lâche Svante Pääbo. Mais pour le moment, en parallèle avec les
précédentes. » Autre enseignement tiré de cette analyse : certains des
gènes néandertaliens retrouvés chez les Africains actuels sont impliqués dans
la réponse immunitaire et la sensibilité aux rayons ultraviolets. Joshua Akey
et ses collègues espèrent à l’avenir préciser le rôle de ces séquences dans
l’adaptation face aux maladies et élargir leur analyse à d’autres populations
africaines pour aboutir à des conclusions plus robustes encore.
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