Rappels concernant la Synthèse
La synthèse n'est pas :
- une
dissertation personnelle, appuyée sur des documents, et qui s'y réfère de
temps en temps : c'est une synthèse
des documents eux-mêmes et d'eux seuls ;
- un
collage de citations, aussi pertinentes soient-elles. Les citations doivent
être l'exception (l'idéal est de ne pas y recourir du tout). En effet, le travail de synthèse est
avant tout un travail de reformulation des documents textuels et de décodage
du document iconographique ;
- une
suite de résumés ou d'analyses des documents, mais une confrontation ordonnée des documents entre eux.
La
synthèse rend donc compte de toutes
les idées principales de tous les documents, et non de quelques idées
(une ou deux par document) glanées au fil de leur lecture.
Avant de vous être soumise, la synthèse a été
construite (par un
professeur, dans votre cas). Pour la bâtir, il a choisi un thème (la drogue, le sport, la place de la femme dans la
société, l’autoroute, le luxe, la catastrophe, l’utopie, la vitesse: la liste
n'a pas de limites et il n'est pas nécessaire que vous soyez particulièrement
«sensibilisé» au thème en question pour le traiter, ni que vous y ayez déjà
réfléchi). Ce thème aurait pu être envisagé sous de multiples angles, pour
aboutir à poser des problèmes fort différents. Il a choisi un angle, un axe. Exemple : à propos de la drogue, on
peut vouloir insister sur le problème économique, ou sur le problème de santé
publique, ou sur les comportements toxicomaniaques en général. On peut aussi choisir
de mettre en évidence et de faire réfléchir sur les difficultés de la lutte
contre la toxicomanie. En fonction de
ce choix, celui qui a construit le dossier a sélectionné des textes, des
documents divers qui permettent, par leur confrontation, de faire jaillir le
problème, l'angle choisi pour traiter ce thème.
Il s'agit donc de procéder à l'inverse : en partant des documents, il
faut dégager l'angle choisi par celui qui a construit le dossier, ce que l'on
peut appeler la problématique choisie.
La lecture du sujet d’Ecriture Personnelle, qui accompagne
les documents, vous donne indirectement des indications précieuses sur les
enjeux du corpus.
Dernière
remarque préalable : celui qui a choisi les documents n'a pas puisé au hasard dans un grand sac. S'il a
choisi un texte du XVIIIe siècle, ou s'il a préféré un extrait de roman ou un
poème, c'est probablement parce que la dimension historique apporte quelque
chose, ou parce que la littérature use de moyens spécifiques pour dire
quelque chose (choix du vocabulaire, versification, conjugaisons, comme
autant de moyens de transmettre une vision ou une émotion). Il faut donc être sensible à tous les
détails : un journaliste ne fait pas la même démarche que le scientifique
qu'est le sociologue, ou que l'artiste qu'est le romancier. Il est donc intéressant (et
nécessaire dans l'introduction) de
caractériser chaque document. Les sources sont données à cette fin, ainsi
que le nom de l'auteur et la date de publication. Votre culture personnelle
et votre intuition sont mobilisées. On
se sert donc de tous ces éléments.
Le plan
C'est le
grand motif d'angoisse du synthétiseur amateur. Il n'y a pourtant rien de
bien mystérieux, et aucune recette, aucun philtre magique ne permet d'en
trouver un.
Un plan, c'est une démarche pour atteindre un but
Il ne peut
y avoir de plan si on ne sait pas où l'on veut aboutir.
Dans une
synthèse, le but, c'est de faire
apparaître nettement, à la fin du devoir, l'enjeu principal du dossier, ce
que celui-ci révèle de particulier sur le thème choisi.
Le but
sera pleinement révélé dans la conclusion du devoir. Tout le devoir
va tendre à l'atteindre. On va pouvoir alors choisir le parcours : d'où partir, par quelles
étapes cheminer, pour atteindre le but. Au fur et à mesure de la progression,
on va pouvoir mesurer en quoi on a avancé vers le but final (c'est le rôle
des transitions entre les parties
qui, en deux ou trois lignes, font le bilan du chemin parcouru, le bilan
d'étape, et annoncent l'étape suivante).
Le plan n'est donc pas défini d'avance : il dépend de ce que l'on veut
faire apparaître nettement en fin de parcours quant au contenu du dossier. On
peut parfois emprunter des parcours déjà fléchés, des plans-types, que l'on
pose sur le dossier et qui lui conviennent bien. Mais il ne faut pas en
préjuger : chaque dossier tend à faire apparaître un but, appelle donc un
plan qui lui est adapté.
Cela ne
signifie pas qu'il n'y ait qu'un seul plan qui convienne à un dossier : on
peut, dans un même dossier, en respectant parfaitement l'angle choisi par son
auteur, discerner plusieurs buts possibles. Le plan sera choisi en fonction
du but que vous avez choisi.
On jugera
votre devoir :
- selon la pertinence de votre lecture du
dossier et du choix du problème que vous y avez distingué (le but que
vous avez décidé d'atteindre) ;
- selon la clarté de la démarche (le
plan) que vous avez eue pour y mener votre lecteur ;
le tout, en
respectant la règle d'or : votre seul
matériau, ce sont les documents qui vous sont soumis, dont il s'agit
d'extraire et d'ordonner les éléments selon le plan décidé.
Quelle démarche ?
1-
Lire attentivement le sujet et déceler/ identifier le thème et l'angle
choisi par le constructeur du dossier. Toute la suite des opérations se
déroulera avec ces éléments en tête.
2-
Lire toutes les indications périphériques aux documents proposés :
auteurs, sources d'où ces documents ont été extraits (nature de ces sources),
dates de parution.
3- Lire rapidement une première fois
tous les documents, en se demandant quel est le problème, l'angle, l'enjeu de
ce dossier : pourquoi l'auteur du dossier a-t-il choisi ces documents-là
plutôt que d'autres qui traitent du même thème ? Quel problème, quelle
approche du thème a-t-il voulu faire apparaître ? On a ainsi une première idée du but final.
4- Lecture minutieuse de tous les
documents : la démarche suivie par son auteur, les idées essentielles, les
nuances, les contradictions éventuelles, les procédés de style quand il
s'agit d'extraits d'œuvres littéraires, la thèse. Noter tout cela dans un
tableau de confrontation et de reformulation. S'il s'agit d'un document
iconographique (dessin ou photo), lecture aussi minutieuse, dont on tire
exactement les mêmes éléments, sans oublier que ces documents utilisent des
techniques d'expression spécifiques qu'il s'agit de remarquer. S'il s'agit
d'un tableau statistique ou de données chiffrées, étude fine de tous les
enseignements qu'il peut contenir.
5- A la fin de cette analyse de chaque document, on peut commencer à
reconsidérer le but que l'on avait cru discerner d'abord. On regarde le tableau
complété et on se met à chercher les correspondances entre les idées, les données
contenues dans les documents : lesquelles se rejoignent ? Lesquelles
s'opposent ou se répondent ? *
6- On a maintenant les moyens de
confirmer le but final : vers quelle conclusion va tendre mon travail ? Quel
est l'enjeu principal de ce corpus ?
7- On peut maintenant tracer le
trajet, le plan : de quel point partir ? Par quelles étapes passer ? On
regroupe les idées (entre 4 et 6 idées, en général) des futures sous-parties
pour ensuite aboutir à des parties qui seront, elles, au nombre de deux ou de
trois. Réfléchir, que ce soit pour les idées des sous-parties ou les parties,
à l’ordre dans lequel on va les présenter, c’est ce qu’on appelle ménager une
progression (du moins au plus important/du plus évident au plus complexe ou
paradoxal)
8- Le but étant désormais clair (on
l'a choisi, on s'y tient dorénavant), on peut rédiger au brouillon une
introduction (voir plus loin) et une conclusion (idem). Il faut essayer d'en
soigner la rédaction : c'est la première et la dernière choses que votre
lecteur rencontrera : il faut l'«accrocher» et lui permettre de terminer sur
une bonne impression.
9- On peut maintenant recopier l'introduction
au propre, puis rédiger directement (on
n'a pas le temps d'en faire un brouillon) en suivant le plan détaillé et en piochant
dans les cases du tableau de confrontation en n’oubliant pas de bien attribuer
chaque idée à son auteur. On recopie enfin la conclusion. Veiller à faire
apparaître le plan en ménageant un saut de ligne d’une ligne entre chaque
partie ainsi que des transitions rédigées entre chacune. Ne pas oublier non
plus le saut de ligne (2 lignes) entre l’intro et la partie I et entre la
dernière partie (partie II ou III, selon que votre synthèse comporte deux ou
trois parties) et la conclusion. En aucun cas on ne met de sous-titres pour
les sous-parties et parties.
10- Reste à relire, à corriger (proprement) les
fautes.
Quelques exigences
L'introduction
L'introduction
contient obligatoirement :
- une
accroche en lien avec le thème et les enjeux du corpus
- une
présentation courte et dynamique des documents
- la
question que suscite ce corpus (la problématique)
- la
démarche (le plan) que vous allez suivre.
La conclusion
Elle se
fait en un ou deux temps :
1- on
conclut d'abord le dossier : nous
sommes parvenus au but fixé et présenté en introduction. Il est temps de le
réaffirmer et de le clore.
2- ouverture
éventuelle
Dispensez-vous
des «fausses conclusions», ternes et «bateaux». Vous avez tout intérêt à
finir sur une note haute, dynamique : c'est celle qui s'imprime en dernier
lieu sur la rétine du correcteur et qui frappe son esprit fatigué…
Les références aux documents
Chaque idée rapportée doit être rendue à son auteur. Cela peut se faire de bien des
manières : en donnant la source, ou l'auteur, ou le titre de l'ouvrage.
Éviter absolument les références sèches : «Cf. doc. 1». Il faut rédiger ces
renvois aux documents : «Comme le dit…», «Selon…», etc.
Aucune
idée ne vous appartient. Elle doit donc être accompagnée de son auteur : il
en a seul la responsabilité !
Exhaustivité
Toutes les idées principales doivent figurer dans le
devoir : il est impossible
qu'on ne cite qu'une seule fois un document dans une synthèse : le moindre
document contient assez d'aspects pour figurer, le plus souvent, à chaque étape (sous-partie) de la démarche.
On donc tendre à ce que chaque
document soit référé au moins une fois dans chaque partie, parfois pour
signaler qu'il est muet sur tel point. On procède, rappelons-le, à une
confrontation d'idées, et non à un inventaire.
Plan
Il doit
apparaître mais sans avoir recours aux
intertitres : seuls des blancs suffisamment généreux (deux lignes)
signalent que l'on a changé de partie, que l'on est maintenant à l'étape
suivante. En revanche, pour les passages d’une sous-partie à une autre ,
utiliser les alinéas.
Quelques remarques formelles mais importantes
- Les titres d'ouvrages (livre, revue,
etc.) sont soulignés, et eux seuls.
- Les titres d'articles ou de documents (parfois
ajoutés par celui qui a construit le dossier) sont entre guillemets, et eux seuls.
- Une
ligne ne saurait commencer par une virgule, par un point, ou par un mot dont
l'article élidé (l') ou le pronom relatif élidé (qu') est resté accroché
bêtement à la ligne précédente. Un mot trop long est coupé par un tiret et
entre deux syllabes, et on ne peut avoir à une ligne «ass-» et à la ligne
suivante «ureur». On doit couper entre deux consonnes redoublées :
«As-sureur».
-
L'écriture, l'orthographe, la syntaxe comptent : pensez au confort de lecture du pauvre correcteur qui doit distinguer
votre copie dans le paquet qu’il a sur
son bureau!
|
mercredi 1 avril 2020
METHODE Rappels concernant la Synthèse
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire