mercredi 1 avril 2020

METHODE Rappels concernant la Synthèse


Rappels concernant la Synthèse

La synthèse n'est pas :

- une dissertation personnelle, appuyée sur des documents, et qui s'y réfère de temps en temps : c'est une synthèse des documents eux-mêmes et d'eux seuls ;

- un collage de citations, aussi pertinentes soient-elles. Les citations doivent être l'exception (l'idéal est de ne pas y recourir du tout). En effet, le travail de synthèse est avant tout un travail de reformulation des documents textuels et de décodage du document iconographique ;

- une suite de résumés ou d'analyses des documents, mais une confrontation ordonnée des documents entre eux.

La synthèse rend donc compte de toutes les idées principales de tous les documents, et non de quelques idées (une ou deux par document) glanées au fil de leur lecture.

Avant de vous être soumise, la synthèse a été construite (par un professeur, dans votre cas). Pour la bâtir, il a choisi un thème (la drogue, le sport, la place de la femme dans la société, l’autoroute, le luxe, la catastrophe, l’utopie, la vitesse: la liste n'a pas de limites et il n'est pas nécessaire que vous soyez particulièrement «sensibilisé» au thème en question pour le traiter, ni que vous y ayez déjà réfléchi). Ce thème aurait pu être envisagé sous de multiples angles, pour aboutir à poser des problèmes fort différents. Il a choisi un angle, un axe. Exemple : à propos de la drogue, on peut vouloir insister sur le problème économique, ou sur le problème de santé publique, ou sur les comportements toxicomaniaques en général. On peut aussi choisir de mettre en évidence et de faire réfléchir sur les difficultés de la lutte contre la toxicomanie. En fonction de ce choix, celui qui a construit le dossier a sélectionné des textes, des documents divers qui permettent, par leur confrontation, de faire jaillir le problème, l'angle choisi pour traiter ce thème.

Il s'agit donc de procéder à l'inverse : en partant des documents, il faut dégager l'angle choisi par celui qui a construit le dossier, ce que l'on peut appeler la problématique choisie.

La lecture du sujet d’Ecriture Personnelle, qui accompagne les documents, vous donne indirectement des indications précieuses sur les enjeux du corpus.

Dernière remarque préalable : celui qui a choisi les documents n'a pas puisé au hasard dans un grand sac. S'il a choisi un texte du XVIIIe siècle, ou s'il a préféré un extrait de roman ou un poème, c'est probablement parce que la dimension historique apporte quelque chose, ou parce que la littérature use de moyens spécifiques pour dire quelque chose (choix du vocabulaire, versification, conjugaisons, comme autant de moyens de transmettre une vision ou une émotion). Il faut donc être sensible à tous les détails : un journaliste ne fait pas la même démarche que le scientifique qu'est le sociologue, ou que l'artiste qu'est le romancier. Il est donc intéressant (et nécessaire dans l'introduction) de caractériser chaque document. Les sources sont données à cette fin, ainsi que le nom de l'auteur et la date de publication. Votre culture personnelle et votre intuition sont mobilisées. On se sert donc de tous ces éléments.

Le plan

C'est le grand motif d'angoisse du synthétiseur amateur. Il n'y a pourtant rien de bien mystérieux, et aucune recette, aucun philtre magique ne permet d'en trouver un.

Un plan, c'est une démarche pour atteindre un but

Il ne peut y avoir de plan si on ne sait pas où l'on veut aboutir.

Dans une synthèse, le but, c'est de faire apparaître nettement, à la fin du devoir, l'enjeu principal du dossier, ce que celui-ci révèle de particulier sur le thème choisi.

Le but sera pleinement révélé dans la conclusion du devoir. Tout le devoir va tendre à l'atteindre. On va pouvoir alors choisir le parcours : d'où partir, par quelles étapes cheminer, pour atteindre le but. Au fur et à mesure de la progression, on va pouvoir mesurer en quoi on a avancé vers le but final (c'est le rôle des transitions entre les parties qui, en deux ou trois lignes, font le bilan du chemin parcouru, le bilan d'étape, et annoncent l'étape suivante).

Le plan n'est donc pas défini d'avance : il dépend de ce que l'on veut faire apparaître nettement en fin de parcours quant au contenu du dossier. On peut parfois emprunter des parcours déjà fléchés, des plans-types, que l'on pose sur le dossier et qui lui conviennent bien. Mais il ne faut pas en préjuger : chaque dossier tend à faire apparaître un but, appelle donc un plan qui lui est adapté.

Cela ne signifie pas qu'il n'y ait qu'un seul plan qui convienne à un dossier : on peut, dans un même dossier, en respectant parfaitement l'angle choisi par son auteur, discerner plusieurs buts possibles. Le plan sera choisi en fonction du but que vous avez choisi.

On jugera votre devoir :
- selon la pertinence de votre lecture du dossier et du choix du problème que vous y avez distingué (le but que vous avez décidé d'atteindre) ;
- selon la clarté de la démarche (le plan) que vous avez eue pour y mener votre lecteur ;
le tout, en respectant la règle d'or : votre seul matériau, ce sont les documents qui vous sont soumis, dont il s'agit d'extraire et d'ordonner les éléments selon le plan décidé.

Quelle démarche ?

1-     Lire attentivement le sujet et déceler/ identifier le thème et l'angle choisi par le constructeur du dossier. Toute la suite des opérations se déroulera avec ces éléments en tête.

2-     Lire toutes les indications périphériques aux documents proposés : auteurs, sources d'où ces documents ont été extraits (nature de ces sources), dates de parution.

3-     Lire rapidement une première fois tous les documents, en se demandant quel est le problème, l'angle, l'enjeu de ce dossier : pourquoi l'auteur du dossier a-t-il choisi ces documents-là plutôt que d'autres qui traitent du même thème ? Quel problème, quelle approche du thème a-t-il voulu faire apparaître ? On a ainsi une première idée du but final.

4-     Lecture minutieuse de tous les documents : la démarche suivie par son auteur, les idées essentielles, les nuances, les contradictions éventuelles, les procédés de style quand il s'agit d'extraits d'œuvres littéraires, la thèse. Noter tout cela dans un tableau de confrontation et de reformulation. S'il s'agit d'un document iconographique (dessin ou photo), lecture aussi minutieuse, dont on tire exactement les mêmes éléments, sans oublier que ces documents utilisent des techniques d'expression spécifiques qu'il s'agit de remarquer. S'il s'agit d'un tableau statistique ou de données chiffrées, étude fine de tous les enseignements qu'il peut contenir.

5-     A la fin de cette analyse de chaque document, on peut commencer à reconsidérer le but que l'on avait cru discerner d'abord. On regarde le tableau complété et on se met à chercher les correspondances entre les idées, les données contenues dans les documents : lesquelles se rejoignent ? Lesquelles s'opposent ou se répondent ? *

6-     On a maintenant les moyens de confirmer le but final : vers quelle conclusion va tendre mon travail ? Quel est l'enjeu principal de ce  corpus ?

7-     On peut maintenant tracer le trajet, le plan : de quel point partir ? Par quelles étapes passer ? On regroupe les idées (entre 4 et 6 idées, en général) des futures sous-parties pour ensuite aboutir à des parties qui seront, elles, au nombre de deux ou de trois. Réfléchir, que ce soit pour les idées des sous-parties ou les parties, à l’ordre dans lequel on va les présenter, c’est ce qu’on appelle ménager une progression (du moins au plus important/du plus évident au plus complexe ou paradoxal)

8-     Le but étant désormais clair (on l'a choisi, on s'y tient dorénavant), on peut rédiger au brouillon une introduction (voir plus loin) et une conclusion (idem). Il faut essayer d'en soigner la rédaction : c'est la première et la dernière choses que votre lecteur rencontrera : il faut l'«accrocher» et lui permettre de terminer sur une bonne impression.

9-      On peut maintenant recopier l'introduction au propre, puis rédiger directement (on n'a pas le temps d'en faire un brouillon) en suivant le plan détaillé et en piochant dans les cases du tableau de confrontation en n’oubliant pas de bien attribuer chaque idée à son auteur. On recopie enfin la conclusion. Veiller à faire apparaître le plan en ménageant un saut de ligne d’une ligne entre chaque partie ainsi que des transitions rédigées entre chacune. Ne pas oublier non plus le saut de ligne (2 lignes) entre l’intro et la partie I et entre la dernière partie (partie II ou III, selon que votre synthèse comporte deux ou trois parties) et la conclusion. En aucun cas on ne met de sous-titres pour les sous-parties et parties.

10-  Reste à relire, à corriger (proprement) les fautes.

Quelques exigences

L'introduction

L'introduction contient obligatoirement :
- une accroche en lien avec le thème et les enjeux du corpus
- une présentation courte et dynamique des documents
- la question que suscite ce corpus (la problématique)
- la démarche (le plan) que vous allez suivre.

La conclusion

Elle se fait en un ou deux temps :
1- on conclut d'abord le dossier : nous sommes parvenus au but fixé et présenté en introduction. Il est temps de le réaffirmer et de le clore.
2- ouverture éventuelle

Dispensez-vous des «fausses conclusions», ternes et «bateaux». Vous avez tout intérêt à finir sur une note haute, dynamique : c'est celle qui s'imprime en dernier lieu sur la rétine du correcteur et qui frappe son esprit fatigué…

Les références aux documents

Chaque idée rapportée doit être rendue à son auteur. Cela peut se faire de bien des manières : en donnant la source, ou l'auteur, ou le titre de l'ouvrage. Éviter absolument les références sèches : «Cf. doc. 1». Il faut rédiger ces renvois aux documents : «Comme le dit…», «Selon…», etc.

Aucune idée ne vous appartient. Elle doit donc être accompagnée de son auteur : il en a seul la responsabilité !

Exhaustivité

Toutes les idées principales doivent figurer dans le devoir : il est impossible qu'on ne cite qu'une seule fois un document dans une synthèse : le moindre document contient assez d'aspects pour figurer, le plus souvent,  à chaque étape (sous-partie) de la démarche. On donc  tendre à ce que chaque document soit référé au moins une fois dans chaque partie, parfois pour signaler qu'il est muet sur tel point. On procède, rappelons-le, à une confrontation d'idées, et non à un inventaire.

Plan

Il doit apparaître mais sans avoir recours aux intertitres : seuls des blancs suffisamment généreux (deux lignes) signalent que l'on a changé de partie, que l'on est maintenant à l'étape suivante. En revanche, pour les passages d’une sous-partie à une autre , utiliser les alinéas.

Quelques remarques formelles mais importantes

- Les titres d'ouvrages (livre, revue, etc.)  sont soulignés, et eux seuls.
- Les titres d'articles ou de documents (parfois ajoutés par celui qui a construit le dossier) sont entre guillemets, et eux seuls.
- Une ligne ne saurait commencer par une virgule, par un point, ou par un mot dont l'article élidé (l') ou le pronom relatif élidé (qu') est resté accroché bêtement à la ligne précédente. Un mot trop long est coupé par un tiret et entre deux syllabes, et on ne peut avoir à une ligne «ass-» et à la ligne suivante «ureur». On doit couper entre deux consonnes redoublées : «As-sureur».
- L'écriture, l'orthographe, la syntaxe comptent : pensez au confort de lecture du pauvre correcteur qui doit distinguer votre copie dans le paquet  qu’il a sur son bureau!

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